samedi 5 septembre 2009

Education de Femme

Ce n’est pas à force d’un trop plein de lectures en tous genres à condenser mais d’un trop lourd poids de mots à porter que je raye ces pages. Voyez-les comme  une terre d’exil où nulle fleur de bien ou de malheur ne vient après rosée pâlir un ciel déjà sans forme.
Il est à vrai dire peu de choses à raconter mais bien des points de vue à aborder, à saborder parfois. Qu’importe alors que je mêle le factice au réel, tout sans exception m’aura avant dure réflexion traversé l’esprit ne serait-ce qu’une seconde. D’autres de ces approches seront une lutte interminable contre des contradictions semblant nous être innées, à nous femmes et hommes, à force de ressassements et de bourrages de crâne tout aussi acharnés. A la vue de ce qu’il me reste à entreprendre j’ai la légitime envie de ne faire que m’arrêter là, vous laissant ainsi que moi dans l’insatisfaction d’une toute insoupçonnée tromperie. Je ressentirais alors la jouissance d’un pied qui écrase de toute la lourdeur de son pas la coquille si frêle de l’escargot de campagne venu se perdre sur la basse chaussée d’un trottoir parisien. Ma conscience me tiraillerait comme l’infâme tiraille les ventres vides des mendiants mourrant au bord des berges. Je pourrais m’arrêter là, tout juste après avoir commencé ce récit que je souhaite être lu en tant que lettre, et me dire qu’étaler sa dite intelligence sur papier relève d’un pur élan d’égocentrisme mal contenu. Ce serait la tête pleine de ce vide qui vous laisse ébahit devant une nuit sans couleur que je resterais, assise à même le sol, attendant, sans avoir d’autres choix, que le jour se lève enfin sur le gris de la ville qui sommeille encore.
Pousser un cri qui ressemble à un râle d’animal que l’on bat pour avoir voler les restes du repas de la veille, se frotter alors les yeux avec ses poings fermés au cas où vandale tenterait une rencontre mal convenue, achever finalement sa prise de conscience dans un bâillement qui rappellerait à l’aveugle le son de l’air dans les conduits d’aération. Je pourrais, l’évidence du pouvoir de l’auteur s’inscrit ici dans toute sa versatile splendeur. Vous seriez vexés et moi dans le manque de me raconter moi-même. Je ne dis pas qu’il est bénéfique de s’exposer sans pudeur ni tabous devant un public mené uniquement par une sorte de curiosité malsaine, mais il est parfois bon de mettre à jour certaines vérités et suppositions qui pourraient, en nuisant à un sexe, servir d’abécédaire à l’autre. J’engage mes paroles à n’être que simples et banales observations et relèves des topos concernant l’individu en tant que sexes, différenciés dans leurs rapports selon qu’ils soient nés mâles ou femelles, femmes et mères, hommes et pères. Aucune attaque ni insulte détournée dans ce qui va suivre, un quelconque abandon de la pensée au service de la pédagogie, sorte de divan sans observateur autre que le papier. Une parcelle de vie qui s’étale par endroits sans savoir réellement le pourquoi de son action, peut-être un besoin de comprendre l’environnement qui l’entoure, les êtres qui le composent, les contradictions qui ne cessent de se faire face et qui parviennent à nous faire chuter du nuage que l’on nomme illusion. Ceci n’est pas un conte pour enfant, juste une histoire à dormir debout tant elle n’est autre que la peinture des êtres que nous sommes. Phrase après phrase je deviendrai la bête noire de la gent masculine et pour ces dames le marionnettiste qui s’amuse à couper les fils de sa poupée dans le seul but de prendre plaisir à la voir se rétamer, humiliée, sur la scène.