dimanche 28 février 2010

Silence pour compagnon

Je n’ai ce soir pour autre compagnon
Que le silence
Et la distance qui alourdit ma tête.
Ignorance de deux êtres qui se perdent par faute
De ne plus se comprendre. L’un lit,
L’autre écrit.
Essuie ses yeux d’une larme qui voulait pendre.
A quand un autre jour, moins lourd
De peine et de défiance ?
A l’avenir je retiendrai mes larmes, alourdies par la faute
Qu’elles ont de couler, vider ce cœur,
Trop lourd, tout est si lourd,
Et je dois vieillir toujours, dois être coupable de n’avoir que vingt ans.
Quand n’aurai-je plus mal ?
Quand comprendra-t-on la profondeur d’où sortent mes cris ?
Je suis jugée
Coupable
Même d’écrire
D’alléger un peu cette douleur dans mon ventre
Il insulte le papier
Il me tarde de m’endormir
Et ne plus rêver
Ni plus penser
Il me tarde
De m’en aller, ailleurs
Nulle part.
Le temps me tue, l’incompréhension, les reproches
Je ne sais plus rien d’autre
Que je dois me taire
Semble-t-il et paraître
Petite fleur
Qui s’arrose de ses larmes et se nourrit encore.

A quoi bon ?
Il se fait tard, maintenant.

dimanche 21 février 2010

Qu'une larme

Je ne suis qu’une larme
Un corps boueux où le mal vient s’abreuver
Une peine sans fond
Un océan de rêves jamais rassasié
Et des  pleurs, toujours des pleurs
Dans ces frayeurs du soir
Où le sommeil devient calvaire
Où l’homme devient ombre
Et menace d’un bras sur le ventre notre capacité à humer l’air
Cet air plein de cet invisible
Et je rêve
Et j’essaie de dormir
Les cachets sans effet ne font que troubler de sang les mouchoirs du matin
La nuit est un immense étau
Le matin une angoisse perpétuelle
Se coucher
Avec  la certitude de s’éveiller encore
Le lendemain
Dans un monde qui ne nous apporte
Que souffrance et déception
S’éveiller pourtant
S’acheminer
Un jour de plus qui passe est un jour de moins à supporter.

samedi 20 février 2010

Le querelleur des nuits ennuyeuses

Il était là.
Il était là et il jouait.
Jouait cet air imaginé d’un tableau de canevas.
Il était là et il jouait, las de l’ombre, beauté dure, sombre querelleur de ces nuits ennuyeuses, il flânait, ses doigts caressant le brûlant corps de bois.
Il me dit un jour que j’étais sa muse.
Aujourd’hui ses airs flottent, ma mémoire regrette les mauvaises notes d’un temps où la pluie ruisselait sur sa peau.
Il jouait. Il était beau.
Je l’écoutais, pareille à l’autrui étranger, qui par curiosité se pâme, tend l’oreille et meurt.