mardi 15 août 2017

Appel

Expérience de la solitude
Me désintègre.

Ne plus exister pour personne.
Qu’une présence féline.

Père, mort en même temps que Mère
Manque si cruel
Le silence qui peuple et dévaste tout.

Seule. Au plus profond.
Sans âme qui se soucie
Juste les fantômes qui tourmentent

Sans même être là.
Une idée. Vide.
Être vide.

Chasser les souvenirs
Les regrets
A la pelle
Ne pas comprendre
Pourquoi la distance suffit à faire oublier
Qu’en un lieu quelqu'un existe encore
Seul
Désormais.

Rancœur
L’envie coule entre mes doigts
De renaître il y a dix ans
Hors de ton ventre, Maman,
Tout de toi me manque.

Arrivera-t-il, ce jour?
Où je penserais enfin à autre chose
Où je ne me sentirais plus retenue ici par la présence réconfortante de ces deux yeux verts
Je ne vivrai plus pour autre chose
Qu’attendre.

A-t-il, Papa, envie de pleurer parfois?
Orpheline.
Seule.
Veuve.
Seule.
Amitié salvatrice.
Doux noms de poètes hurlant revenant en ma mémoire, cris qui me font me boucher les oreilles
Mais rien d’autre à entendre.

Peur aussi
De mourir sans bruit.

Verrais-je une fois encore son visage vieilli avant son lit de mort ?

Trop de larmes.


Alors.
Les branches de l’arbre bougent et je ne suis plus qu’éclats, suintante, attendant l’hiver pour que les couches de vêtements me fassent croire à une étreinte.