dimanche 29 juillet 2012
lundi 23 juillet 2012
Commun parallèle à l'accoutumance
Commun parallèle à l'accoutumance
Labeur soupçonné à qui attise la peine
Se donne entier, Son sourire
Ode où tournoie l'armature
L'insensible spontané du Néant
Absout l'Indicible
Fait se perdurer l'offense
Le manque insatiable
De Ta présence
Lugubre annihile ma conscience
Dissout les nervures de mes yeux
Du sang qui te pense
Et T'engendre
Décomposé
A la langueur attendre
L'ultime cruauté
De Ton apparition
Quand lasse du sommeil J'attends
L'infinie caresse du tourment
( à Te nier Beauté, vivant )
dimanche 22 juillet 2012
Cambrure
Ta vie d’avant
- Par ricochets perdure
(allaitement de l’ennui
qui distille la tumeur en mon sein)
_Si ne suis-je rien demain
Qu’aujourd’hui assomme
le silence.
Grandit l’Idée
- le Réaliser
lundi 9 juillet 2012
Qu'est-ce qu'un style littéraire et qu'un style d'écriture ?
Si l'on pense à la virtuosité d'un écrivain, on y
raccorde de suite et sans trop d'erreur son style d'écriture.
Lorsque je lis une page de Proust, Sartre, Baudelaire ou Mallarmé,
leur écriture signe d'elle-même leur œuvre et vient alors relier
les mots à leur auteur.
Cependant, l'évolution
des concepts en littérature a fait se confondre « le style
littéraire » au « style d'écriture » et au delà
encore, a mené à l'amalgame moderne de ce « style
d'écriture » à ce qu'on pourrait appeler « l'écriture
stylisée ».
Pour comprendre ces
différentes notions et parvenir à les dissocier dans le but de
saisir le plus justement possible ce qu'est un « style
d'écriture » - selon l'acception moderne que l'on définira
plus tard -, il est nécessaire d'exposer, outre les définitions
textuelles de base, les concepts qui les entourent.
En tapant « style »
dans mon Grand Robert en ligne, celui-ci m'offre tout d'abord et
selon toute logique la définition étymologique du terme :
1. style [stil]
n. m.
ÉTYM. V. 1400; estile,
v. 1280, au sens III.; estilh,
1350; « manière de parler », xive;
« formule de procédure », 1346; lat.
stilus, proprt
« poinçon servant à écrire ».
→ 2. Style.
|
Puis vient le sens le
plus usuel :
1 Aspect
de l'expression chez un écrivain, dû à la mise en œuvre de
moyens d'expression dont le choix, raisonné ou spontané, résulte
dans la conception classique des conditions du sujet et du genre
(cit. 14), et dans la conception moderne, de la réaction
personnelle de l'auteur en situation.
|
Ce qu'il faut tout
d'abord relever, c'est l'origine première du terme qui renvoie à un
acte locutoire, à la « manière de parler ». Le style se
définissant donc à ce stade par un fait spécifique de parler, de
s'exprimer avec les mots par le moyen de la parole.
Mais qu'est-ce donc que
l'écriture sinon ce même acte locutoire où la parole s'exprime,
toujours avec des mots, de façon silencieuse ?
A mon sens, l'écriture
est une parole passée sous silence. Les mots écrits sont les mots
parlés, les intonations de la voix deviennent la ponctuation,
l'élocution devient l'accent tonique placé sur telle ou telle
syllabe...
Sans vouloir filer
davantage la métaphore de la parole, la façon la plus simple pour
comprendre ce qu'est un style d'écriture est de projeter en la voix,
en l'oralité, l'écriture sur papier : lorsque j'entends une
voix sur une bande sonore, je suis capable d'identifier à qui
appartient cette voix. Le style d'écriture pour un écrivain est
cette bande sonore qui le rend auteur, par la possibilité d'une
identification, de son écriture.
Ainsi lorsque je lis
Proust, la longueur des phrases qui le caractérise le rappelle à ma
mémoire. Si l'on poursuit la métaphore de la parole, le timbre de
la voix est cette atmosphère qui ressort des textes de Baudelaire.
Son style ne se définit plus alors par l'ajustement des mots ou par
ses tournures de phrases mais par l'enveloppe de sensations qui nait
de son écriture et que cette dernière transmet. L'aperture et
l'intonation seraient la ponctuation toute particulière de Céline
et il n'est alors plus nécessaire pour saisir le sens de cette image
de multiplier les exemples...
Pour faire un premier
bilan basé sur l'étymon du mot « style »,on note qu'il
se définit dans une comparaison constante avec l'acte locutoire, que
le « dire » écrit n'est qu'une pâle copie du « dire »
oral. Le style d'écriture n'est pas définit uniquement par un
ajustement de mots mais aussi par un sémantisme particulier.
Avant de revenir sur la
définition du mot « style » dans le langage que nous
propose le Grand Robert, je vais tenter d'éclaircir certaines
notions et concepts qui viennent parfois tronquer celui du « style
littéraire ».
En littérature, le style
est l'objet de la stylistique, discipline qui a pour fonction
d'étudier la signature grammaticale, sémantique ou lexicale d'un
auteur en s'appuyant sur ses textes. Elle relève alors les
similitudes et les caractéristiques formelles -textuelles- propres à
chaque écrivain.
Toujours en littérature
-puisque le style s'applique pour notre étude à ce domaine-
existent des genres (le roman, la poésie, le théâtre), des
registres (comique, dramatique, épique), des courants (le réalisme,
le romantisme, le symbolisme) qui imposent d'eux-mêmes un « style
d'écriture ».
Un « style
d'écriture » a donc pour sens premier une façon particulière
d'écrire en fonction que l'on relève de tel genre, tel registres et
tel courant littéraires.
Pour donner un exemple,
un roman dramatique comique n'aura pas les mêmes propriétés ni les
mêmes intentions stylistiques qu'un roman épique réaliste...
Pourtant le genre auquel se rapporte l'écriture est le même. Le
genre lui-même implique donc un style qui lui est propre et cela va
de même pour chaque registre et courant.
Tout cela pour arriver à
comprendre que l'acception -le sens- moderne de « style
d'écriture » diffère en tous points du sens originel (qui
caractérisait donc une réelle notion purement littéraire éloignée
de la particularité de chaque écriture singulière d'auteur
singulier).
Avec la naissance de la
stylistique autour du XIXè siècle est né ce sens second qui est
aujourd'hui le sens usuel du « style d'écriture » (qu'il
aurait été plus sensé d'appeler « écriture stylisée »
puisque le style d'écriture appartenait, comme on vient de le voir,
aux plus vastes notions de genres, de registres et de courants
littéraires ).
L'amalgame ainsi crée
fait que lorsque l'on parle de nos jours de « style
d'écriture » on pense, non plus aux concepts d'écritures
auxquels se rattache toute œuvre écrite, mais à la façon
authentique et unique, originale d'écrire.
Parfois, comme le cite la
définition du mot « style » dans le langage, ce
style est un choix raisonné de l'auteur (pour rendre l'appartenance
de son œuvre à un genre littéraire) ou spontané, propre à une
manière d'écrire, renvoyant à une singularité, à une
personnalité de l'écriture. C'est donc ce sens que l'on retient
pour définir le style d'écriture.
Le style d'écriture est
donc soit raisonné, soit spontané et dans le cas d'une affirmation
volontaire et consciente de ce style, d'une spontanéité raisonnée.
L'écrivain, conscient de la singularité de sa prose, prémédite
son écriture en fonction de son originalité, de ce qu'il sait lui
être propre, de ce qui fait que la sienne se démarque des autres et
se retient parmi la masse.
Il n'y a donc aucune
recette pour affirmer son style d'écriture.
C'est, pourrait-on dire,
comme le talent, on nait avec ou non. Pour prendre l'exemple du
peintre né talentueux, avec ce don de la peinture, ce style spontané
et inconscient qui fait qu'en regardant l'une de ces toiles son nom
déjà est sur nos lèvres, son style lui est propre. Il a un style
qui alors s'affirme de lui-même. Pour le peintre qui nait sans ce
don, il va s'efforcer à affirmer un style qu'il n'a pas, et fera
appel à de simples inspirations extérieures, reprenant, d'autres
talentueux, des marques qu'il aurait aimé lui appartenir.
Dans ce cas l'effort est
en littérature celui de copiste et dans l'écriture, l'écrivain qui
possède un style se défait d'abord de la mémoire qu'il a des
autres styles. Un auteur étant avant tout un lecteur,il porte en lui
cette mémoire qu'un bon lecteur qui serait un mauvais écrivain
tenterait de reproduire maladroitement. Il ne ferait qu'à la manière
de, mais jamais à Sa manière. Parce qu'il n'a tout bonnement pas de
manière propre, originale ni originelle d'écrire.
Certains bons imitateurs
ou talentueux d'origine poussent leur style à une forme
d'excentricité qui les caractérisera tout au long de leur œuvre.
On ne développe donc pas un style ou sinon, ce développement même
est partie intégrante de ce style.
A la question « comment
savoir qu'on a du style ? » je répondrai que l'on n'a pas « du
style » mais « un style ». Si on ne fait qu'avoir
« du style » on est à mon sens un simple imitateur de
style d'autrui déjà existant.
Ce n'est pas l'auteur qui
définit son style -le vrai, qui on le rappelle est spontané et
inconscient- mais le lecteur qui a force de lectures relèvera les
similitudes et les caractéristiques qui vont faire l'identité de
cet auteur.
L'écriture est une projection de la personnalité d'un
écrivain, en ce sens, faire à la manière d'un autre revient à
imiter la personnalité de cet autre, à ne s'approprier
qu'imparfaitement ses points de vue et ses sentiments. L'imitateur ne
fait que violer l'essence même de la discipline dans laquelle il
s'acharne à briller (un écrivain sans style naturel s'efforçant
d'affirmer un style qu'il n'a pas viole la légitimité de
l’Écriture, il usurpe ce qu'a de Beau la discipline qui se résume
à une succession d'étoiles qui brillent chacune de leur propre
lueur), (comparer l'écrivain sans style à une ampoule au mur d'une
cuisine)...
Plus techniquement, un
style d'écriture -et donc en aucun cas un style littéraire !- est une
redondance de mots, de structures phrastiques, de tonalités, de
ruptures grammaticales, qui se pose comme un refrain revenant dans
tout ou presque texte d'une même plume... certains auteurs
pratiqueront à outrance la ponctuation quand d'autres l'annuleront
totalement, certains joueront sur l'omission de lettres ou de sujets,
d'autres auront la tendance de ne conjuguer leurs verbes qu'au mode
infinitif, certains termineront leurs phrases par un adverbe
étonnant, d'autres encore préfèreront placer l'adjectif à
l'initial de la phrase... Tout cela relève de la parfois soporifique
stylistique... et c'est pourtant selon tous ces termes compliqués
que nos pairs jugent ou non l'attribution d'un style à un auteur.
Au niveau plus courant et
amateur, le style, pour faire court, est ce qui permet de rattacher
un texte à son auteur, non plus grâce à mille et un concepts
linguistiques ou grammaticaux, mais par un ressenti que provoque en
nous chaque texte, un certain humour, une certaine joie ou tristesse
que l'on retrouve chez tel ou tel auteur et qui, sans rien connaître
de sa personnalité d'homme ou de femme, nous permet de construire
autour de lui une identité particulière.
J'oublie sûrement des
concepts, des définitions, des confusions qu'il aurait été
intéressant de résoudre, mais faire le tour de la question revient
à faire le tour d'une évolution de la notion et celui des avis
singuliers qui ne cesseront pas demain de s'affronter pour définir
au mieux les styles littéraire et d'écriture.
samedi 7 juillet 2012
Angoisse, Poésies, MALLARME (vers choisis)
.
.
" Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songes
Planant sur les rideaux inconnus du remords (...)
Car la Vie (...)
M'a comme toi marqué de sa stérilité (...)
Je fuis, pâle, défait, hanté par mon linceul,
Ayant peur de mourir lorsque je couche seul. "
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