lundi 28 décembre 2009

Cet ailleurs toujours venant...

Être assaillie
Ventre à terre
Les mains en poussière
Le cœur battu
Voir ailleurs
L’homme et le père
Et cette âme noire
Au fond des yeux
Peu de mots
Car peu de vie
Peu de rires
Que l’on compare aux larmes
Une musique avec des paroles d’autres
Pour combler l’inspiration
Qui semble ailleurs, partie elle aussi
Je ne sais si je serai à la hauteur de mes attentes
Je ne sais pourquoi cette réticence
Une répulsion d’un jour qui s’étend
Aimerais-je le tout ?
L’homme et le père
Le doux et le violent
L’ingratitude et l’entière compréhension
Mes rimes ne sont pas simples
Elles sont inexistantes
Je doute de l’amour, de la force de son chant
Je doute des jours à venir
Mon cœur pleure, je l’entends
Parce qu’un jour il m’a appris à lire
Ce qui  était écrit en dedans
En dedans partout son nom foisonne
Et mes craintes sont l’érosion qui abime la pierre
Les peintures s’en vont
Le sable est blanc
J’aimerai être ce champ battu par les vents
Les centaures grossiers qui parcourent les villes
Les ardeurs profitant de l’absence de bien
Pour projeter en pleine gueule leur venin d’infâme
Ces pourritures de malheur
Ces déchets regrettables
Le regard de malice
Et les doigts agrippant
J’aimerai être la femme
Mais ne suis qu’un substitut d’enfant
Qui parle en singe savant
D’expériences non vécues
D’inconnus voyages
De délires de vieillards
La bouche sèche
Le cœur lourd
Gros lui aussi
Un parallèle sans autre monde
Que celui contre lui demain
Ce sera avec ou sans
Sans ma vie alors
Sans mes rires déjà partant
Dans cet ailleurs
Dans cet ailleurs toujours venant.

mercredi 16 décembre 2009

Gel au dessous du navire

Ici, la neige est la même qu’ailleurs,
Là-bas,
Ses reflets ne sont rien que des battements d’ailes écœurés par le bitume,
La même chaleur dans les sous-sols,
Partout la même pourriture
Alors que les regards parsèment le vide.
La volupté d’un envol au-delà même de cette couche,
Que marquent les pas trop pressés d’une trop large foule.
Un hématome sur le bras, des lèvres ecchymoses
D’un homme que l’on bouscule
De ce sourire qui nargue le froid
Tout ici est fantôme et je me ris de toi.
De ce corps qui s’essouffle,
De cette bouche qui parfume l’air
De ces chants qui ne se retiennent pas.
Je bois l’eau du vase et la vase de cette eau,
J’ai l’âme en fuite et j’en veux au cerveau
De traiter ma mémoire d’inceste parodie.