Il m’arrive de relire ces mots d’hier comme un dessin à peine finit sur un tronc d’arbre mort.
Qui étais-tu ? Toi fou d’une plume, abandonnant son monde en croyant celui d’une folle d’alors bien meilleur. Il est de ces mots qui n’étaient là que pour d’autres, un autre, et les tiens destinés à la gueule du monde, sans prétendu interlocuteur, une fiction apaisante d’un cri de langueur.
Et aujourd’hui la parole se tait, laisse le cri s’éteindre, le papier reste vierge, l’encre sèche, les fenêtres sont fermées. On édite de l’ancien, par manque de renouveau, triste fuite du temps où l’inspiration quitte le poète qui alors meurt, accoudé à un bureau de bois, écorchant son coude passif. On offre les mots à ce monde, qui crache dessus, par faute de réel intérêt, par faute de savoir, tout simplement… J’entends alors l’ignorance qui s’exprime, aucun homme jamais ne m’a touché comme tu l’as fait… et pourtant aucune poétesse sur l’étagère, me semble-t-il… Sur quel autre modèle se baser ? Aucune femme n’a donc jamais lu quelques fleurs du mal ? Je suis triste, triste de ce monde, triste de ces hommes et de ces femmes qui se taisent et qui inventent alors de quoi réjouir le regard pour ne pas avoir l’impression d’être sans mot. Se taire, tout simplement, devant ce qui nous dépasse. Le geste touche, le mot lui, trompe et dément. J’idéalise un monde où seul le corps serait parlant, le geste, la langue organe et non plus tracée dans un schéma canonique, entre mesures, césures et rimes… Les mots mentent et je te mens à travers eux, ils te mentent, mon Dieu, voilà que j’allusionne… C’est triste, tout ce monde qui se tait.
Aller au-delà de la simple dénotation… rien ne m ‘a jamais plus touché que tes mots est te mentir, mon homme, mon unique, je suis triste, quand je lis ces mots…
Qui étais-je alors ? Petite fille aux pieds esquintés par des courses folles, la nuit, pour fuir le cauchemar d’un autre éveil, encore… crois-tu nos mains inséparables aujourd’hui ? J’écris et je baliverne une autre histoire, m’inventant en nouvelle héroïne, aspergeant comme hier de gerbe tous ces visages qui ne font que parler sans agir, qui se taisent au fond, qui sourient bêtement sans rien avoir à dire…
Ils illustrent le silence.
Je m’enterre dans le paradoxe des doigts qui s’acharnent à écrire, écrire tout le mal qu’ils ressentent envers ces mots… sans homonymie, tout, je vois tout, toutes ces erreurs, plus rien n’est simple, plus rien n’est beau, sans le tout intégré, intégré de connaissances, lire, lire et calculer, les lettres se confondent aux nombres, tu sais, cette pureté, je ne la vois plus nulle part, sur aucune page, chaque mot se tache. C’est triste. Je me tais, te regarde, nous vois hier, tout aussi fous aujourd’hui.
C’était beau, tout ce gris, cette atmosphère de l’être toujours dans le besoin de l’autre, de cette main, pour maintenir la tête, nous nous sommes relevés, je crois, c’est bien, peut-être, j’ai toujours besoin de ta main…
Qui étais-tu ? Toi fou d’une plume, abandonnant son monde en croyant celui d’une folle d’alors bien meilleur. Il est de ces mots qui n’étaient là que pour d’autres, un autre, et les tiens destinés à la gueule du monde, sans prétendu interlocuteur, une fiction apaisante d’un cri de langueur.
Et aujourd’hui la parole se tait, laisse le cri s’éteindre, le papier reste vierge, l’encre sèche, les fenêtres sont fermées. On édite de l’ancien, par manque de renouveau, triste fuite du temps où l’inspiration quitte le poète qui alors meurt, accoudé à un bureau de bois, écorchant son coude passif. On offre les mots à ce monde, qui crache dessus, par faute de réel intérêt, par faute de savoir, tout simplement… J’entends alors l’ignorance qui s’exprime, aucun homme jamais ne m’a touché comme tu l’as fait… et pourtant aucune poétesse sur l’étagère, me semble-t-il… Sur quel autre modèle se baser ? Aucune femme n’a donc jamais lu quelques fleurs du mal ? Je suis triste, triste de ce monde, triste de ces hommes et de ces femmes qui se taisent et qui inventent alors de quoi réjouir le regard pour ne pas avoir l’impression d’être sans mot. Se taire, tout simplement, devant ce qui nous dépasse. Le geste touche, le mot lui, trompe et dément. J’idéalise un monde où seul le corps serait parlant, le geste, la langue organe et non plus tracée dans un schéma canonique, entre mesures, césures et rimes… Les mots mentent et je te mens à travers eux, ils te mentent, mon Dieu, voilà que j’allusionne… C’est triste, tout ce monde qui se tait.
Aller au-delà de la simple dénotation… rien ne m ‘a jamais plus touché que tes mots est te mentir, mon homme, mon unique, je suis triste, quand je lis ces mots…
Qui étais-je alors ? Petite fille aux pieds esquintés par des courses folles, la nuit, pour fuir le cauchemar d’un autre éveil, encore… crois-tu nos mains inséparables aujourd’hui ? J’écris et je baliverne une autre histoire, m’inventant en nouvelle héroïne, aspergeant comme hier de gerbe tous ces visages qui ne font que parler sans agir, qui se taisent au fond, qui sourient bêtement sans rien avoir à dire…
Ils illustrent le silence.
Je m’enterre dans le paradoxe des doigts qui s’acharnent à écrire, écrire tout le mal qu’ils ressentent envers ces mots… sans homonymie, tout, je vois tout, toutes ces erreurs, plus rien n’est simple, plus rien n’est beau, sans le tout intégré, intégré de connaissances, lire, lire et calculer, les lettres se confondent aux nombres, tu sais, cette pureté, je ne la vois plus nulle part, sur aucune page, chaque mot se tache. C’est triste. Je me tais, te regarde, nous vois hier, tout aussi fous aujourd’hui.
C’était beau, tout ce gris, cette atmosphère de l’être toujours dans le besoin de l’autre, de cette main, pour maintenir la tête, nous nous sommes relevés, je crois, c’est bien, peut-être, j’ai toujours besoin de ta main…